PREMIERE PARTIE : Les trois zones et la marche consciente
DEUXIEME PARTIE : les triangles.
TROISIEME PARTIE : les niveaux de l’atelier
PREMIERE PARTIE : Les trois zones et la marche consciente
Les Trois Zones.
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1. La zone du connu.
Dans mon centre PMS, je reçois des parents venant pour parler de leur enfant. si je parle des difficultés scolaires de leur enfant, ils sont à l’aise, confortables, ils sont là pour ça.
Je place là les choses qu’on fait facilement, qu’on a l’habitude de faire, qu’on fait sans y penser, ce qui libère l’esprit.
Il y a là confort, sécurité... et ennui.
2. la zone d’exploration ou d’apprentissage.
Si vous êtes venus ici, c’est que vous êtes sorti de la zone du connu pour entrer dans cette zone, rencontrer quelque chose d’inconnu. Stress, excitation, un peu de peur, de méfiance mais aussi l’envie d’essayer, de découvrir. Stress avec plaisir.
Deux conditions pour que cette zone soit une zone d’apprentissage : qu’il y ait des points de similitude avec ce qui est connu. D’où l’importance de savoir repérer où il y a des points de ressemblance, de similitude avec ce qu’on sait déjà.
La deuxième condition, que souvent on oublie, est de pouvoir revenir en zone du connu, dans un mouvement de va et vient, d’aller retour entre le connu et l’inconnu, le stress et la détente : c’est le mouvement essentiel du développement de l’intelligence, de la connaissance.
S’il ne peut revenir en arrière, le bébé ne partira plus explorer, il restera collé à sa mère. Inversement, si on le garde collé à soi, il ne pourra pas non plus partir explorer.
Il est nécessaire d’intégrer ce qu’on a découvert à ce qu’on connaissait avant. C’est ce qui se passe quand l’enfant coupe toute communication avec l’extérieur. Il est dans une bulle, en méditation, en période d’intégration intérieure. Les bébés se replient sur eux-mêmes de temps en temps, les enfants un peu moins longtemps, les adolescents le font encore quelques secondes, et, à l’âge adulte c’est encore plus court. Ce sont des moments très essentiels.
Si je m’arrête de parler quelques secondes...
le silence vous permet d’intégrer ce que j’ai raconté.
Les parents qui me consultent, si je les interroge sur leurs relations avec leur enfant, comment ils sont comme parents, ils sont en Zone d’exploration, acceptant de m’y suivre si elle est suffisamment proche de ce qu’ils connaissent et s’ils ont la possibilité de retourner au scolaire au cours de l’entretien. Mais si je les questionne sur leur couple : stop ! Zone interdite.
Si je travaille dans un Centre de guidance, c’est l’inverse qui se produit : ils viennent pour un problème de couple et il n’est pas question qu’on leur parle des problèmes scolaires de leur enfant.
3. la zone interdite.
La limite de cette Zone interdite est fluctuante, variable avec le temps, l’humeur, et dépend du contexte : au delà de cette limite, il y a tout ce que vous n’êtes pas prêt à faire.
Si je vous demande maintenant de ramper par terre (ou de marcher à quatre pattes en aboyant) ce sera probablement en zone interdite.Il y aura deux réactions possibles : soit de l’agitation (des apartés, des mouvements divers, de l’opposition polie ou ouverte...), soit un repli (dans la zone de confort). Dans une classe, si les enfants sont agités c’est qu’on les a mis en zone interdite. Idem s’ils se replient sur eux, dessinent des petits dessins dans la marge de leur cahier, somnolent ou s’endorment... Serait-ce la même chose dans une crèche ?
Si vous vous sentez agitée, agressives, ou si vous avez envie de vous replier sur vous-même, de rentrer dans votre bulle, ça vous indique que vous êtes sans doute en zone interdite. Va s’y développer du stress négatif : une mobilisation de l’énergie, des forces, pour la survie. Si on y reste longtemps, cela conduira à la maladie, à des accidents. Tout ce qu’on se sent obligé de faire par le monde extérieur ou qu’on s’oblige à faire soi-même, et qui provoque du stress sans aucun plaisir, sans excitation, vous met en Zone interdite. Il est important de le repérer, de savoir quoi faire pour revenir dès que possible soit en zone d’apprentissage, soit en zone du connu. Et d’apprendre aux enfants à faire de même.
La zone interdite et les 3 i : Inconnu, Inquiétant, Interdit. Les trois barrières : mentale, affective, éthique.
Un enfant me pose une question. C’est peut-être quelque chose que j’ignore : Inconnu.
C’est peut-être quelque chose avec lequel je me sens mal : Inquiétude.
C’est peut-être quelque dont je ne peux pas parler, par interdit moral : Interdit. "On ne parle pas de ces choses-là".
Ce sont des transgressions de trois barrières : la barrière mentale, la barrière affective, la barrière éthique.
Il y a la zone interdite qu’on s’est construite soi-même. Et celle qu’on a reçu de notre éducation, qu’on a intégré dans l’enfance.
Il y a les impossibilités physiques.
Il y a les interdictions éducatives. Il y a beaucoup d’interdits que l’on met aux enfants et qui sont basés sur nos inquiétudes. Par exemple, manger du sable, mettre une limace en bouche, ou manger des mouches : on a chacun ses propres zones interdites, ses propres peurs et on va donner aux enfants des interdits basés sur cela.
On peut se contenter d’interdits fonctionnels :
– les choses qui sont dangereuses pour eux. Et cela change tout le temps avec l’âge de l’enfant. Exemple : rouler en vélo sur le trottoir, sur la route... Etre attentif à ce qu’il est capable de faire sans danger. C’est continuellement à réévaluer.
– les comportements qui empiètent sur le territoire des autres, y compris leurs besoins. Exemple : aller manger dans l’assiette du voisin, mais aussi faire trop de bruit. C’est une question de respect de l’autre.
La notion de danger est différente d’une personne à l’autre. Exemple : la peur de l’orage. On peut très bien ne pas communiquer ses peurs et dire à l’enfant : "j’ai peur, mais vous n’avez pas besoin d’avoir peur comme moi de l’orage". Bien séparer nos propres peurs, nos propres angoisses de ce que vit l’enfant, pour ne pas faire passer chez eux ce qu’on éprouve et leur laisser l’espace pour leurs propres sentiments.
Exercice de la marche consciente.
1. Descriptif (voir l’atelier)
2. Objectifs.
Se détendre, oui. Mais pas seulement. C’est aussi l’occasion de s’exercer à percevoir avec ses 5 sens, et même ses "10 sens", puisque chacun a une face externe et une face interne, une capacité de se remémorer et même une capacité de construire une image visuelle, une représentation mentale auditive, kinesthésique, olfactive et gustative. Le kinesthésique est plus large que le toucher, il englobe les sensations de mouvement, de position pour les aspects externes, de tension, de détente, de chaleur, etc. pour les aspects internes.
Les synesthésies sont les associations entre divers canaux sensoriels et souvent des portes d’accès par un des sens vers un autre (je vois la pochette du disque et, du coup, j’évoque la musique ; cette odeur déclenche une image ; ce son, je l’entend rouge...).
Visuel interne :
Quand je vous ai demandé de fermer les yeux, tout le monde a vu quelque chose, à l’intérieur. C’est une capacité que nous avons depuis les petits mammifères dont nous avons hérité du cerveau limbique, et donc la capacité de nous faire des images mentales.
D’après le Docteur Lerminiaux, cette capacité s’est développée à l’âge des mammouths quand les petits mammifères, pour survivre, ont dû vivre soit sous terre, soit la nuit. Cette vision intérieure nous permet de rêver et l’on sait que les chats, par exemple, rêvent...
En visuel interne construit, vous pouvez peut-être imaginer votre maison peinte en rouge vif...
En auditif interne, rappelez-vous le bruit de la porte d’entrée de votre maison, de la sonnette d’entrée, de votre réveil.
En auditif interne construit, imaginez le bruit qu’il y aura dans cette pièce quand nous serons en train de manger, ce midi. Vous pouvez aussi vous imaginer le bruit que ferait un éléphant enrhumé, ou la voix de votre meilleur ami s’il se met très en colère.
Rappelez-vous maintenant quand vous vous êtes levé ce matin, les sensations corporelles que vous avez eues, l’odeur et le goût de votre petit déjeuner...
Il y a aussi le kinesthésique secondaire, les émotions. Chacun a peur d’une façon qui lui est personnelle (l’estomac contracté, une sensation de froid dans la nuque, la respiration courte ou une oppression dans la poitrine...).
– Tout cela, à quoi ça sert ?
– Ca sert à penser, car rien n’entre dans le cerveau comme connaissance, comme construction intellectuelle qui ne soit passé par les 5 sens et le mouvement (le "sensori-moteur"), donc par le corps. Il n’y a pas d’entrée directe dans le cerveau. Si le cerveau n’utilise que le visuel, il est limité. Si on utilise un plus grand éventail de sens différents, ou de "sous-modalités" sensorielles, on multiplie ses possibilités de connexions dans son cerveau. On développe l’intelligence.
Tout ce que vous ne savez pas faire dans le domaine de la perception - y compris la "perception interne", l’évocation mentale, l’imagination, vous pouvez apprendre à le faire et cela va augmenter vos possibilités intellectuelles, vous permettre d’être plus créatifs.
Un grand cuisinier utilise ses cinq sens. Un bon plat fait appel à la vue, à l’odorat et au goût, mais peut être aussi à la texture, et il peut y avoir par exemple l’auditif du croquant...
Mozart, quand il créait sa musique, utilisait ses cinq sens.
Mais l’objectif principal de l’exercice de "la marche consciente" était de vous faire prendre conscience des limites entre la zone d’exploration et la zone interdite. Comment vous sentez, comment vous savez que vous arrivez à la limite, à la frontière de votre zone interdite ? chacun a ses points de repères. Les connaître, retrouver les signes, c’est une bonne manière de se protéger de la maladie. Savoir à tel ou tel moment, j’arrive dans une zone interdite, il est temps que je m’arrête, que je n’aille pas là où je ne veux pas aller. "Cette personne, je ne veux plus la voir parce qu’elle "me donne des boutons" ! Tenir compte de qui vous êtes, de vos besoins, de vos limites pour vous maintenir en bonne santé.
– question.concernant les personnes avec qui il est difficile de vivre.
– si vous ne commencez pas à prendre soin de vous, vous n’aurez jamais de bonnes relations avec les autres. Si vous vous efforcez de faire plaisir, de vous sacrifier pour les autres, ça ne va jamais être bon. Donc prenez d’abord le temps de vérifier où vous en êtes pour vous-même et ensuite vous aurez la possibilité d’entrer en contact et bien sûr que c’est important de supporter les gens qui sont difficiles à vivre. L’important est d’être d’abord conscient qu’il y a un problème, que vous vous sentez mal quand vous vous approchez de telle personne. :Si vous n’en êtes pas conscient, vous ne savez rien faire de solide.
Donc, première étape : prendre conscience. Alors, on peut commencer à gérer ce qui se passe.
Deuxième étape : lâcher-prise, accepter. Ce à quoi je suis accroché, je le lâche. Accepter une situation. Qu’est ce qui fait qui m’empêche d’accepter la situation ?
Troisième étape : elle ne dépend pas vraiment de nous. C’est entrer dans une ambiance, dans l’état d’esprit d’accepter que l’univers nous donne des cadeaux.
En occidentaux, nous dirons : "notre inconscient est plein de ressources. Il va nous apporter des tas de solutions. Ecoutons-le".
Les Amérindiens diront : "l’univers est rempli de cadeaux, de trésors". C’est comme si on recevait tout le temps des lettres par la poste et qu’on les jette à la poubelle sans les ouvrir. Alors, il suffit d’être attentif et de regarder autour de soi, et c’est plein de richesses. Et si vous vivez avec quelqu’un qui vous énerve, vous pouvez vous demander quel cadeau est caché là pour vous...
Ecoute de la musique
Ecoutez non pas avec vos oreilles seulement, mais avec tout votre corps, toute votre peau. Pieds nus, c’est encore mieux.
Installez-vous confortablement.
Laissez résonner dans votre colonne vertébrale. Repérez à quel endroit la musique résonne, sur chacune de vos vertèbres, comme sur une harpe intérieure. Votre corps est un instrument qui va recevoir la musique, que vous allez laisser résonner, sans porter de jugement. Restez dans la sensation, dans la sensibilité, sans entrer dans l’émotion ni dans l’intellect.
DEUXIEME PARTIE : les triangles.
1. On peut considérer que le bébé dispose dans le sein maternel de 3 choses : un lieu sûr, des potentialités à explorer (avec ses 5 sens) et de l’énergie disponible (fournie par la mère via le cordon ombilical) pour explorer.
Disons que ces trois pôles forment une matrice et que chaque fois que nous les retrouverons, il y aura une matrice, qu’on peut appeler de sécurité, d’autonomie ou de développement.
Après sa naissance, le bébé retrouvera, si tout va bien, dans les bras de sa mère, le lieu sûr, les potentialités à explorer et l’énergie pour le faire.
Plus tard, c’est le monde environnant, la terre qui lui offrira cela (devenant une "terre-mère"), puis, après 7 ans, ce sera surtout à sa pensée d’abord concrète puis abstraite de prendre le relais.
2. Si nous mettons ce triangle en relation avec le triangle des trois P qu’on trouve en Analyse Transactionnelle, on a, du côté du "Lieu sûr", la Protection offrant sécurité et stabilité, du côté des "Potentialités à explorer", la Permission qui est ouverture d’espaces de vie, de découverte et d’échange, d’interaction avec le monde environnant, et, enfin, la Puissance du côté de l’"Energie disponible".
La Puissance, c’est ce qui nous met en mouvement. Elle a à voir avec les projets, l’espérance, la joie de vivre, la lumière et le souffle de vie, la respiration, les poumons, mais aussi l’enthousiasme ("Dieu en soi"), la Kundalini de l’Inde, ce qui monte. J’y mettrais le mot Promesse.
La Protection est de l’ordre de la sécurité de base, de ce qui nous enracine solidement dans une structure. Elle a à voir avec l’enracinement, l’ancrage au sol, les pieds, les jambes et le bassin, mais aussi avec la pensée puisque l’enfant apprend tout à la fois à marcher et à parler, à "prendre du recul" et à penser (ce qui va de pair). Une pensée solide, bien enracinée dans la logique, est source de sécurité et de cohérence. Elle permet d’avoir les deux pieds sur terre. C’est elle qui permet de réfléchir sur ses actes, de prendre du recul, d’évaluer. C’est aussi le pôle, des lois, des règles, des limites sûres, de la tradition dans le sens de ce qui nous relie à une culture, à une tradition, à des valeurs, à un mode de vie.
La Permission, elle, est de l’ordre de l’ouverture vers les autres et vers le monde, du partage, de l’échange. Elle a à voir avec le coeur, les émotions, les sentiments partagés, l’exploration, la découverte, les interactions avec tout ce qui nous entoure.
Si la sécurité et la protection avait à voir avec les racines, le tronc ou la tige de la plante, et la permission, comme pôle interactif, avec les fleurs et les fruits, la puissance peut être mise en relation avec les feuilles qui captent l’énergie et la transforment, et aussi avec les graines, réservoirs d’énergie et promesse du futur.
L’interaction est une question de moment présent, dans l’ici et maintenant. J’y relie l’accueil à soi, à l’autre, le plaisir vécu ensemble et le lâcher-prise à tout ce qui advient et naît en soi, l’ouverture sensorielle.
La sécurité de base se fonde sur ce qui est déjà là, le passé, l’enracinement dans des valeurs, une lignée, une tradition, la fidélité à soi-même, la rigueur d’une structure, d’une organisation. J’y relie le respect de la dignité de l’autre, de ses limites, la Foi dans quelque chose de sûr, la Sagesse et l’Égalité.
On retrouve en effet quelques grandes triades, la Foi, l’Espérance et l’Amour, et je vous laisse le soin de les situer sur le triangle, la Liberté, l’Égalité et la Fraternité ; Volonté, Pensée, Sentiments, et j’y ajoute Sagesse, Promesse, Tendresse.
Dans le modèle de la Tripartition sociale de Rudolf Steiner, l’Egalité est à construire sur le plan de la loi et des structures socio-politiques. ; la Liberté se situe sur les plans culturel et spirituel ; la Fraternité étant, elle, la base d’un système économique fondé sur l’échange solidaire. Nous retrouvons nos trois pôles.
La Volonté se situe dans la sphère du bassin et des racines, les Sentiments dans celle, intermédiaire, de la poitrine et du coeur, et la Pensée dans la sphère supérieure de la tête.
Synthèse.
On a donc un triangle Sagesse (tronc, racines, tige), Tendresse (fleurs, fruits) et Promesse (graines). La combinaison des trois pôles peut constituer une sorte de code de sagesse de vie. Etre enthousiaste, avoir une orientation, une espérance, une volonté d’agir ; avoir une foi dans l’homme, en soi, en ses racines, une sécurité de base ; être ouvert aux cadeaux de la vie, être capable de recevoir, de donner, de partager, d’échanger avec le monde. Etre branché à la fois sur les forces de transformation, les forces d’avenir ; sur les forces de ce qui relie affectivement, est fluide, coule et circule ; et sur les forces qui structurent, organisent, enracinent et axent.
Avoir les pieds sur la terre, relié aux énergies de la planète-terre, la tête dans les étoiles, connecté aux énergies du ciel, du soleil (lumière, chaleur) qui "donnent la forme" et enfin, dans un échange avec le monde, avoir une action sur lui, dans un amour agissant, c’est "la matière qui prend forme".
Là où l’intérieur et l’extérieur se nouent.
La source extérieure d’énergie - lumière extérieure - répond et alimente la source intérieure, la lumière intérieure.
Le lien à l’autre, témoin de mon existence, "tu me regardes et j’existe", fait résonance à mon potentiel personnel, intérieur et lui donne consistance.
Enfin, m’insérer dans une tradition, appartenir à une collectivité avec sa loi et ses valeurs me confirme dans ma structure intérieure, me donne une colonne vertébrale, me constitue une identité.dans des frontières sûres.
Le cycle de la croissance.
La première étape que traverse le petit enfant dès le sein maternel et juste après est d’être tenu. Si l’adulte joue un rôle protecteur, l’enfant se sent tenu dans un lieu sûr, et il fait l’expérience de la sécurité.
Puis il y a l’éclosion, la naissance, ou plus tard, le désir de sortir du lieu sûr, dès que la sécurité est intériorisée (que l’enfant la transporte avec lui, en lui, et n’a donc plus besoin de la chercher à l’extérieur dans la présence d’un adulte). Il est relié à sa source vitale, qui le pousse à la découverte. Son cerveau le relie à l’univers, il appartient à la Terre-mère, naturellement.
Dès ce moment, il part en zone d’exploration, quittant le monde connu...
Il entre dans un monde aux milles potentialités, intérieures et extérieures, qu’il découvre avec ses cinq sens. Son cerveau intuitif, surtout son hémisphère droit, fonctionne à plein. Il a besoin, recherche et trouve du contact, des caresses et des stimulations de toute sorte, il entre vraiment en inter-action avec le monde et c’est dans cette rencontre, ce mouvement de va et vient, qu’il construit son intelligence. C’est là surtout qu’il a besoin de respect, de se sentir relié, enveloppé, accompagné, respecté dans tout ce qu’il entreprend : quoi qu’il fasse, son intention est positive et mérite d’être reconnue comme telle. C’est à ce prix que se développent ses potentialités, dans le confort d’une matrice de sécurité.
Mais bientôt vient la rupture, d’elle-même. Il se met à marcher, il recule et vous dévisage de plus loin, il se sépare, se constitue comme être à part, et en même temps commence à prendre pouvoir sur les choses par les mots. Très vite il apprendra à dire non. C’est alors qu’il a besoin de rencontrer la loi., qu’il va d’ailleurs chercher, en testant les adultes, en cherchant où sont les limites. En jouant avec les interdits, il se construit des frontières, et constitue son identité. La Loi, la société, le Père (dans sa fonction sociale de père, même s’il était présent, comme maternant, auparavant) apparaissent.
L’enfant entre dans l’atelier du forgeron, il forge ses outils, son épée, à l’épreuve du feu en luttant avec la loi : il est le conquérant, il affronte, effrontément, l’autorité, la défie avant de, si tout va bien, avec soulagement, se soumettre. Alors il est lui, ou elle est elle.
Et il ou elle repart explorer le monde pour le dominer de sa toute puissance. Il est la force, le guerrier, le "roi de la montagne", et part exercer son pouvoir. Il mets son fer au feu, marie le fer, la terre, avec le feu et l’énergie vitale. Il devient le visionnaire. Il se sait relié au tout, à l’universel, et, à cet âge, développe peut-être quelques pouvoirs paranormaux : selon les cultures, il marche sur les braises ou plie des cuillères à distance...
Et bientôt, il lâche prise. Une nouvelle naissance, celle de 7 ans, va le faire descendre de sa montagne, accepter de rencontrer l’autre, dans le respect et le lâcher-prise de son ego pour s’ouvrir aux autres, devenir sociable, mettre sa force au service des faibles. Il est le Prince-chevalier, ou la Princesse-fée, le focalisateur, le guide, le prêtre. L’outil, l’épée chevaleresque, seront mis au service de l’amour.
Il est passé deux fois par chaque pôle du triangle et y repassera encore souvent au cours de sa vie, car la suite de son existence ne sera que ré-interprêtation et remaniement de ces stades : à 14 ans, à 35 ans, à 50 ans ou 70 ans, on retrouvera les grandes étapes déjà esquissées dans les 7 premières années.
TROISIEME PARTIE : les niveaux de l’atelier
Structure de l’atelier de l’Enfant Magique.
Note : à chaque niveau correspondent des besoins spécifiques.
Pour chaque niveau, nous pouvons penser et terme de Matrice de Sécurité (où se trouve ma base, mon espace de sécurité ? où sont les potentialités à explorer ? quelles sont mes sources d’énergie ?).
Etre dans sa zone de sécurité (zone du connu) ou en zone d’exploration implique le respect de la progression d’un niveau à un autre, de la hiérarchie de ces niveaux. car ceux du dessus impliquent la solidité de ceux du dessous.
Etapes et niveaux |
Contenu |
Permissions |
1. J’ai un corps | Enracinement. Mon corps pose sur le sol, est ancré.Il se trouve dans un environnement, une atmosphère, une énergie. Il y a autour de lui des tas de choses intéressantes à explorer, à découvrir.
Prise de contact avec le flux d’énergie entre le sol et mon corps. |
Permission d’exister, d’être soi. |
2. Je respire, je vis.Je participe au souffle de vie. | Mon corps respire. Je vis, mon corps vit, j’habite mon corps.Ma respiration est un flux qui m’anime tout entier. Je peux respirer avec le bassin, dans les pieds. ; avec le ventre, me sentir centré ; avec la poitrine, sentir l’air qui entre et sort. Il y a de l’énergie à ma disposition pour aller explorer ce qui m’entoure, les autres qui sont là et que je ne connais pas | Permission d’être en contact avec le processus vital.Permission d’être vivant, de grandir, d’être important. |
3. J’ai un coeur. Mon corps a des émotions. J’ai des émotions ;J’ai une Matrice-mère | Sentir la peur, la colère, la tristesse, la joie, la richesse de partager ses émotions.Le coeur est un ami. : c’est une sécurité. Il aime échanger avec les autres, avoir du contact, c’est de cela qu’il se nourrit : l’énergie du contact qui vient de l’extérieur et qui donne à l’extérieur. | Permission d’être proche.Permission de sentir. |
A partir d’ici, pour chaque étape suivante, s’ajoute une dimension sociale, d’échange | ||
4. J’ai un esprit, une pensée. | J’ai une pensée qui dirige mes expériences, mes contacts, et prévoit, sait où , quand, comment je peux m’ouvrir et où, quand, comment je dois me protéger.J’ai un esprit qui accumule les expériences, qui les met en modèle.
L’expérience de la pierre : mon intention me permet d’aller à la découverte de nouvelles sensations. |
Permission de penser.Permission de réussir. |
5. J’ai une imagination. | Je peux construire une pensée à l’intérieur de moi-même, construire mon modèle du monde, des expériences d’imagerie, être créatif, artiste... et même éducateur. | Permission d’être un enfant.Permission d’être créatif, inventif, de changer, de mettre en question.
Permission d’utiliser son "cerveau droit". |
6. Je peux m’ouvrir et me connecter aux énergies de la terre.J’ai une Matrice-terre. | Je suis une partie d’un corps cosmique. J’ai des informations sur l’univers, qui me viennent du "processus primaire", de mon cerveau ancien, et que je peux actualiser, rendre claire en interagissant avec le monde environnant. | Permission d’appartenir.Permission d’être ouvert. |
7. Je peux m’ouvrir aux énergies spirituelles. | Je peux nourrir mon corps spirituel, être ouvert à ce qui me dépasse, à ce que je ne comprends pas, à ce qui m’unit aux autres hommes et au cosmos, à Dieu. | Permission de donner un sens à sa vie.Permission de trouver la vie pleine de sens.
Permission de vivre en être spirituel. |
à suivre...