Quatre projets (animation Michel Simonis) (1994) :
– Projet n° 1 : Jardiniers de la pensée, sachez... LIBERER LA PAROLE ET L’ECRITURE ...
– Projet N° 2 : Le travail avec l’imaginaire.
– Projet n° 3 : Etre créatif, chemin vers des espaces décloisonnés.
– Projet N° 4 : La P .N L. (pour une iournée pédagogique)
Projet N° 1 Jardiniers de la pensée, sachez LIBERER LA PAROLE ET L’ECRITURE ...
Dire, se dire, écrire, s’écrire ...
Prendre la parole (car elle vous appartient), et ne pas attendre qu’on vous la donne, ni croire qu’elle vous sera magiquement donnée.
Ecrire pour dire ce que l’on pense. Communiquer, partager, argumenter.
Ecrire (et parler) pour proposer, inviter, protester, créer des liens, rassembler, se solidariser, concrétiser un projet, conclure ...
Qui ne rêve de voir des enfants qui parlent et écrivent, formulent (mettent en forme) leurs expériences, leurs émotions et structurent leur pensée et leurs arguments, se créent des convictions en s’affrontant dans des débats ... Mais pour cela, ils ont besoin d’adultes à l’aise avec la parole et l’écrit.
Ecrire pour raconter, écrire un poème ou un conte, pour traduire ce qu’on ressent ou ce qu’on pense, écrire pour se connaître, se tirer soi-même au clair, préciser (et toujours repréciser) sa pensée, toujours en croissance quasi végétale ... (Re)découvrir le plaisir de communiquer, le plaisir des mots, le plaisir de se reconnaître dans les mots de l’autre, comme dans un jeu de miroirs ...
Construire ensemble un projet, lui donner forme et respecter les lois de sa germination, s’accorder sur les moyens de sa mise en oeuvre, utiliser les divergences et les objections pour améliorer une décision collective ou la réajuster ...
Et faire ainsi que les mots, dits ou écrits, puissent prendre tout leur sens et tout leur pouvoir.
Projet N° 2 Le travail avec l’imaginaire.
Libérer sa créativité pour vivre et faire vivre à l’école une aventure la plus riche possible avec les enfants, avec les collègues, avec soi-même ? s’assurer ainsi le plaisir d’enseigner pour entretenir le plaisir d’apprendre ?
Libérer l’imaginaire ne va pas à l’encontre d’une pensée rationnelle solide, au contraire, elle l’étaie, lui donne des ancrages sensoriels, l’insère dans un réseau d’images et de symboles qui plongent leurs racines dans l’intelligence du coeur et fonde la relation à l’autre.
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Certains jours, quelque chose se passe, se construit en classe, ça "prends", comme si mystérieusement le groupe, comme une plante, vivait, grandissait, fleurissait, produisait du fruit.
Et d’autres jours, rien ne semble se passer. "Pourtant, j’y ai mis tout mon coeur et toute mon énergie, j’ai tout préparé avec minutie, et "ça ne marche pas".
Préparer une leçon avec minutie ne garantit pas qu’elle va "marcher", que la lumière va jaillir. Et laisser la leçon se faire, le groupe prendre (sa) forme et organiquement produire ses fruits peut conduire au désordre.
Et s’il y a des désordres fertiles, il y en a d’autres qui sont improductifs.
Comment éviter la stérilité d’une leçon ? Redonner de l’impact à une leçon tourne en rond, qui se perd dans les sables et s’enlise ?
Que préparer et comment ? que laisser à l’intuition du moment ? Comment articuler contrôle et lâcher prise, volonté et sentiments, logique et intuition ?
Nous disposons de deux hémisphères cérébraux qui fonctionnent chacun d’une façon particulière. Comment les faire travailler ou jouer en synergie ?
Libérer sa créativité pour vivre et faire vivre à l’école une aventure la plus riche possible avec les enfants, avec les collègues, avec soi-même ? s’assurer ainsi le plaisir d’enseigner pour entretenir le plaisir d’apprendre ?
Projet N° 3 : Etre créatif, chemin vers des espaces décloisonnés.
S’accorder sur un projet et le mener à bien ensemble.
Faire durer le changement.
Avoir un projet (commun) ou être (ensemble) en projet ?
Libérer la créativité pour gérer ensemble un projet de classe. Pour renouveler son plaisir d’enseigner.
Cheminer ensemble, compagnonnage pédagogique, pour construire ensemble. L’enseignement fondamental avance à grand pas vers le décloisonnement : les programmes, les années scolaires, les matières, les personnes, les locaux, les horaires, les implantations, les évaluations ...
Un nouveau métier d’enseignant se dessine auquel nous ne sommes pas préparés.
Comment gérer tous ces changements (de rythmes, d’espace, de contenu) sans se noyer ? comment s’accorder à plusieurs sur un projet et le mener à bien ensemble ? comment gérer le temps de mise en commun, répartir les rôles, clarifier les positions et concilier les divergences ?
Comment installer en classe une gestion "démocratique" du temps, de l’espace et des projets, des activités, des obstacles et des découvertes ?
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Comment faire en sorte que "l’aventure vécue à l’école soit la plus riche possible" (J.M. Dumont), tant pour les enseignants que pour les enfants ? et faire baigner tout cela dans le plaisir ? mettre à tel moment l’imagination au service de la rigueur, et à tel autre, la rigueur (par exemple grammaticale, mathématique ou picturale ... ) au service de l’imagination (littéraire, graphique, artistique ... ) ?
Renouveler sa pédagogie, d’accord. Mais ceux qui s’y lancent sont vite rebuté par le surcroit de travail que cela demande. Et la question revient souvent : "comment ne plus devoir passer autant de temps à préparer ?"
Autre question : comment préparer à deux (ou à plusieurs) sans être dévoré par le temps ? comment s’enrichir dans la co-préparation ? comment cette copréparation peut-elle être une simplification, libérer du temps plutôt qu’être un poids supplémentaire ?
Projet N° 4 : La P .N L. (pour une iournée pédagogique)
La PNL permet à l’enseignant d’apprendre à enseigner avec tout son être, avec la tonalité de sa voix, avec ses gestes, sa sensibilité, son intuition, et de développer ses capacités de communiquer, de formuler avec précision sa pensée, de voir "tout ce qu’il y a d’invisible dans le visible, tout ce qu’il y a de silencieux dans la parole que nous entendons, tout ce qu’il y a d’impalpable dans ce que nous touchons ... cette attitude développe un état d’éveil particulier dans le quotidien" (J.Y. Leloup).
L’outil principal de l’enseignant, ce n’est pas sa tête, c’est son corps. Sa voix, ses gestes, son affectivité, son regard, ses cinq sens sont tout aussi essentiel que sa pensée pour organiser la circulation des messages et la construction de la connaissance. (du savoir).
Certains doivent tout préparer à l’avance dans le moindre détail et sont désarçonnés par les prises de parole imprévues, les questions soulevées et surtout les objections, qu’ils ne savent pas utiliser comme des leviers au profit de leur projet ou de leurs objectifs.
D’autres se fient à leur intuition mais ne savent pas évaluer où ils en sont par rapport au but qu’ils se sont fixés, ni apprécier le résultat obtenu : ils restent dans le flou avec un sentiment d’inquiétude et de doute sur eux-même.
Utiliser la PNL pour créer des états ressources ...
Que ce soit pour découvrir les besoins de l’élève, installer un climat de confiance, répondre aux objections, aux questions, faire fondre les résistances, convaincre et organiser les synthèses ...
Mettre en projet, susciter l’attente, le besoin d’apprendre, présenter les données et les informations, les organiser, les faire se confronter, mettre en route la réflexion et les processus de construction des concepts.
QUELQUES ELEMENTS DE PRESENTATION.
(ce qui est souligné (en brun) pouvait servir de texte abrégé)
Voici deux propositions, combinables
1.
Inventer, imaginer, innover, créer des liens, créer du sens, (se) surprendre, s’émanciper, (se) comprendre ... : l’expérience créative est au coeur de tous les processus vitaux. Elle fonde la vigueur de la pensée car elle s’enracine dans les deux hémisphères du cerveau, dans le coeur et la sensibilité, dans la perception et dans le corps tout entier.
S’il est vrai que notre existence est le reflet de ce que nous croyons être, et que "l’amour est l’expression de la volonté profonde de créer un espace dans lequel il est permis que quelque chose change" (Harry Palmer), alors renouveler son regard, apprendre à ne pas toujours voir, entendre et ressentir comme nous avons appris à le faire, c’est un cadeau à se faire. Et une preuve d’amour.
Une suite d’exercices progressifs vous emmèneront à la découverte des différentes facettes de votre personnalité, afin de vous permettre
– de raviver votre intuition d’enfant et vos ressources intérieures,
– d’explorer de nouvelles possibilités,
– et de mettre tout cela en oeuvre dans votre vie quotidienne.
Aux points de convergence entre les outils de la PNL et les dispositifs et démarches de l’Education Nouvelle, nous mettrons en oeuvre des procédures facilitantes de l’invention, de l’imagination et de la création et nous explorerons des cheminements permettant à chacun de vivre l’émergence de l’imprévisible, le plaisir de la surprise, la découverte de nouveaux chemins d’avenir qui s’ouvrent ...
***
2.
La créativité n’est pas un luxe. Elle n’est pas réservée à quelques privilégiés.
Chacun fait preuve de créativité et d’inventivité tout au long de sa vie : marcher sur un terrain glissant, tenir debout sur un bateau, repérer la meilleure façon d’obtenir quelque chose de quelqu’un, s’adapter dans un monde qui change, éduquer des enfants, dire bonjour... tout cela requiert de la créativité au jour le jour.
Les routines peuvent cependant prendre le dessus : on s’enferme alors dans la rigidité. On vieillit prématurément.
Renouer avec l’expérience créative, prendre la liberté de laisser ressurgir sa spontanéité est alors un des meilleurs élixirs de jeunesse qui soit, c’est retrouver un peu de son génie d’enfant.
Et la gêne ou les peurs, si elles apparaissent, seront de nouvelles sources de trouvailles.
La créativité peut cependant s’enliser dans la routine. Le plus souvent elle a été battue en brèche par un environnement trop critique ou trop soucieux de normes et de performances. Elle se réfugie alors dans un petit coin de notre vie ou de notre tête et elle a besoin d’être désenclavée, désentravée, dépoussiérée.
Retrouver le plaisir de créer, et, à travers l’expérience créative, (re)découvrir différentes facettes de soi, c’est un cadeau que chacun peut s’offrir, car des outils simples et efficaces de libération de la créativité existent. Nous en découvrirons quelques uns, aux points de convergence entre les outils de la PNL et les dispositifs et démarches de l’Education Nouvelle
La PNL a mis en évidence la source multi-sensorielle de l’expérience et du modèle du monde de chacun. Elle a développé des outils pour comprendre, élargir, modifier ou enrichir cet ensemble de perceptions, d’expériences et de façon de penser le monde L’affinement des perceptions sensorielles, le travail sur les images intérieures, le recadrage, la lecture au positif, en terme de ressources, l’approche des "croyances", tout cela est au coeur de l’expérience créative.
Par ailleurs, beaucoup de dispositifs ont été développés par le mouvement d’Education Nouvelle en France (GFEN) en écriture et en arts plastiques.
Rodari a écrit une "grammaire de l’imagination" qui est une source inépuisable d’inventivité littéraire, De Bono a développé le concept de la "pensée latérale", Linda Williams dans "Deux cerveaux pour apprendre" ou John Adams dans "L’explosion créatrice" ont systématisés les processus créatifs d’apprentissage.
Les ateliers de Findhorn et la pédagogie Rudolf Steiner ont ouvert de nouvelles perspectives encore en ajoutant une dimension spirituelle à la créativité.
On a donc toute une échelle de niveaux pour ouvrir les portes de la créativité : les conditions matérielles et relationnelles, les procédures et dispositifs, les ressources et stratégies, les croyances qui entravent ou alimentent la créativité, la découverte de différentes facettes intérieures de qui on est et la dimension spirituelle qu’on peut déceler dès qu’émerge l’imprévisible, comme venu d’ailleurs.
Retrouver le plaisir de peindre, de laisser sa trace sur une feuille de papier. d’inventer des· textes, d’improviser un sketch, tout cela devient facile et amusant dès le moment où des contraintes efficaces sont établies avec lesquelles chacun va pouvoir jouer et dont il pourra se jouer.
Michel Simonis. Le 26 juin 94