Résumé
Les yeux fermés, “installé” debout dans un bon endroit qui nous convient, dans une bonne position debout :
1- Prendre conscience de son enracinement, de sa respiration, de son énergie.
2- Ressentir ce qui se passe à l’intérieur de nous. Se concentrer sur ce qu’on ressent.
3- Prendre conscience de ce qu’il y a autour de nous, à l’extérieur.
Les yeux fermés, le (V)AKOG, la richesse des potentialités, des sensations internes, et de l’extérieur, apparait avec plus de profondeur et d’amplitude.
Dispositif :
1. Marcher, sentir le sol, toutes les impressions kinesthésiques (guider).
2. Trouver un bon endroit et s’y installer.
3. Ressentir les impressions kinesthésiques internes, puis auditives, puis verbal construit intérieurement, puis kinesthésiquement extérieur.
• Visuel extérieur : bien regarder tout ce qui nous entoure.
Visuel intérieur : fermer les yeux, revoir tout ce qu’on vient de voir.
(Guider l’expérience)
Rouvrir les yeux pour vérifier puis reconstruire intérieurement les images internes.
4. Respiration, contact avec l’énergie apportée par la respiration.
5. Evoquer le triangle :
Enracinement = sécurité
Respiration = énergie
Coeur = échange, stimulation
6. Osciller sans bouger les pieds, sentir le déséquilibre. Trouver le bon équilibre.
7. Se mettre à marcher, les yeux fermés, lentement. Prise de conscience de comment on évite les autres et les obstacles.
8. Contact (éventuel) avec les autres : le rechercher ou pas. Comment on se sent.
9. Rouvrir les yeux. Ressentir les différences entre voir et ne pas voir.
10. Avoir un contact visuel avec les autres, tout en marchant.
11. Choisir un partenaire et partager son expérience.
Eventuellement diviser l’exercice en trois parties, trois expériences différentes :
– expérience multi-sensorielle,
– passer en revue les étapes de la construction du moi,
– identifier les limites personnelles de la zone interdite.
PREMIER ACTE : le corps
Se mettre debout, occuper la pièce, la salle, la classe, libre de tables et de chaises. Si nécessaire, repousser les chaises.
1. Marcher librement dans la pièce.
Se décontracter, laisser partir les tensions dans le sol.
Déambuler.
Trouver un endroit où on se sens bien avec assez d’espace autour de soi.
S’y arrêter.
S’y installer en restant debout.
Sentir le contact avec le sol, le poids du corps dans le sol, comme s’il y avait une empreinte, un enfoncement, des racines. S’enraciner : difficile de décoller les pieds, se sentir lourd dans le sol.
Sentir son enracinement et sa verticalité : pieds, genoux, bassin, ventre, poitrine, épaules, bras, cou, gorge et nuque, tête (sentir les différentes parties du visage)
Passer en revue.
Trouver une bonne position. Se balancer d’avant en arrière et trouver la position médiane confortable. Idem gauche-droite.
Se détendre, laisser circuler le flux.
Prenez conscience de ce qu’il vous faut pour vous sentir mieux. Faites ce qu’il faut pour cela.
2. Regarder autour de soi attentivement.
“Nous sommes dans un endroit bien réel, qu’on peut découvrir par les yeux, les oreilles, les sensations et le mouvement, le goût et l’odorat."
Reprendre les bases de Vittoz (Bury)
Ressentir les impressions kinesthésiques internes, puis auditives, puis verbal construit intérieurement, puis kinesthésiquement extérieur.
Ressentir, écouter, goûter (le goût dans la bouche et la gorge), les odeurs…
Alternative
“Envisager” de se déchausser.
Ressentir ce qui se passe quand on évoque l’idée, ce que cela suppose en interne et dans le contexte social et environnemental.
Commencer par se faire une idée des gestes et des mouvements à faire. Ajuster si nécessaire.
Puis le faire vraiment (toujours en gardant l’idée qu’on n’est pas obligé, qu’on peut s’arrêter quand on veut). Garder ses chaussettes si c’est adéquat.
Et vérifier si ce qu’on a imaginé, prévu comme mouvements et gestes correspond à ce qu’on a réellement fait.
Puis se remettre à marcher, tranquillement.
3. S’ouvrir à l’environnement, les yeux fermés.
Fermer les yeux. (ceux qui le pensent utile peuvent s’appuyer sur un mur, une colonne…) ;
Nous vivons dans un environnement plein de potentialités, de richesses (à explorer).
Prendre conscience de ce qu’il y a autour de nous. Toujours les yeux fermés, si vous vous sentez bien comme ça) : odeurs, ambiances, bruits… Où sentez vous la présence des autres ? S’en faire une représentation. Idem pour la pièce : quelle est l’atmosphère qui y règne, comment y circule l’énergie. Sentir cette énergie, de quelle nature est-elle, sa consistance, sa qualité, les sensations qui nous viennent et ce que nous ressentons de cette pièce (qu’on l’appelle énergie ou autrement) : plaisir, crainte, joie, tristesse, amplitude ou rétrécissement, espace de potentialités ou frustration et colère, irritation…
Prenez conscience de ce qu’il vous faut pour vous sentir bien maintenant. Peut-être pouvez-vous faire quelque chose pour cela maintenant. Faites-le.
Se laisser imprégner
– des bruits extérieurs : la voix de l’animateur, les bruits extérieurs, proches, dans la salle, et lointain ;
– des sensations intérieures, des rythmes, des mouvements internes, gargouillements, picotements, chaleurs, parties froides…
4. Se relier aux autres et à la terre. (alternative)
Prendre conscience du type de contact qu’on a avec le sol, du flux d’énergie qui passe du sol en nous ou de nous vers le sol. Le flux descend-il ou monte-t-il ?
Si vous ne sentez rien de tout cela, ça n’a aucune importance.
Maintenant prenez conscience que les autres dans la pièce sont aussi en contact avec ce même sol, et à travers lui, avec vous. (Comme les arbres qui sont en contact les uns avec les autres par leurs racines).
Ressentez le sol comme vous reliant aux autres, comme vous unissant aux autres dans cette pièce.
Ressentez la sécurité que vous apporte cet enracinement, ce lien avec les autres, sans aucune dépendance ou contrainte, simplement vous êtes là, ensemble, avec la permission d’exister en connexion avec d’autres, sans être menacés eu envahis par eux.
Ressentez la chaleur de ce contact par le sol, à travers le flux d’énergie, simple potentialité, simple permission d’être, d’exister, d’explorer, de découvrir.
Ressentez la sécurité d’être enraciné au sol, sur la planète terre, en connexion avec les autres êtres vivants.
5. L’énergie par la respiration
Prendre conscience des parties du corps qu’on ne sent pas, y envoyer sa respiration.
Respirer de façon fluide, profondément, calmement (jusque dans le ventre et le bassin, les jambes, les pieds.)
La respiration, c’est le souffle, la vie, la vie en vous : mettre la main sur son ventre et être conscient de sa respiration.
Essayez de vider votre corps de sa pesanteur, de son opacité, pour le rendre léger comme un simple canal : la vie qui nous entoure y entre par le souffle, la peau, la nourriture, les sensations et l’anime, y coule et s’écoule par l’expiration, par le flux d’énergie qui s’écoule par les pieds, par la peau, les doigts, la tête, les ouvertures.
Nous respirons, nous vivons de la vie de la terre, en échange continu avec l’extérieur, avec la vie qui nous englobe, qui nous dépasse.
Ressentez l’ENERGIE, la puissance qui émane de vous, dans cette situation de potentialités et de sécurité.
DEUXIEME ACTE : le coeur. Exercice d’exploration des limites personnelles entre la zone d’exploration et la “zone interdite”.
Nous avons un coeur, des émotions qui nous informent sur nos besoins, sur notre sécurité de base, et en même temps qui sont sources d’un flux d’échange vital avec les autres (et avec le monde)
1. Prendre conscience de ce qui se passe à l’intérieur de nous.
Rythmes, mouvements, gargouillements, picotements, chaleurs et parties froides, sensation de faim, de lourdeur, de gène, de tension, d’énergie qui circule, de coeur qui bat…
Alternative
Mettez les mains sur votre coeur. Et concentrez-vous sur lui.
Que ressent-il ? Peur ? Colère ? Tristesse ? joie ?…
C’est l’ami le plus fidèle que vous avez. Il est toujours avec vous. Il n’a toujours été depuis avant même votre naissance, il a vécu tous les événements de votre vie avec vous, toujours avec sollicitude, courage, en acceptant tout de vous il n’a aucune critique aucun reproche, il vous accepte entièrement quoique vous fassiez parce qu’il comprend tout, très intimement. Jamais il ne nous a abandonné. Jamais il ne sous abandonnera.
On ne peut rien lui cacher, il sait même les choses que nous n’osons pas nous dire à nous-même.
Remercions-le d’être ce ami aussi fidèle et aussi bienveillant ;
Notre coeur, c’est notre centre des échanges émotionnels avec les autres. Tout échange le nourrit et il a besoin de nourriture : tout replis sur nous-même le prive d’échange, l’affecte, toute émotion rentrée, non partagée avec quelqu’un d’autre lui fait mal. Chaque fois que nous le brusquons, que nous le traitons mal, il en est affecté, stressé, et peut en devenir malade.
Chaque fois que nous faisons quelque chose (ou que nous sommes obligé de faire quelque chose) de trop difficile émotionnellement ou physiquement, que nous dépassons nos forces, que nous sortons de nos limites de sécurité, nous blessons notre coeur.
Ecoutons-le nous dire ce qu’il a à nous dire à ce sujet. Est-ce que nous prenons bien soin de lui ?
(pause)
Est-ce que par ailleurs nous lui assurons le minimum d’échange de nos sentiments, émotionnels, de contact physique dont il a besoin pour être en bonne santé ?
(pause)
Laissons-le nous dire ce dont il a besoin, ce qu’il attend de nous…
Et peut-être, si nous prenons une décision à ce sujet, disons-le lui.
Préparez-vous très progressivement, sans vous presser, à votre rythme, à ouvrir les yeux et à regarder autour de vous, à retrouver, par les yeux, les autres avec qui vous avez été en connexion par les pieds et par le flux d’énergie qui circule dans la pièce, tout en vous…
Ressentez, maintenant que vous avez les yeux ouverts, le sol sous vos pieds comme vous reliant aux autres, comme vous unissant aux autres, ici dans cette pièce.
Ressente votre enracinement dans le sol et la sécurité que cela vous apporte.
Vous avez la permission de vivre en connexion avec d’autres, sans être envahi ni menacé par eux.
Ressentez aussi ce que vous dit votre coeur à l’idée que vous allez bientôt entrer en contact avec les autres ici dans cette pièce, ouvrir les yeux, les rencontrer, leur parler, peut-être parler de vous, de
2. Contact.
Toujours les yeux fermés, commencer à marcher très lentement, sentir les différence de sensation et ne pas craindre de rencontrer les autres et de les toucher.
Le contact est facultatif. Rappeler la consigne qu’on n’est obligé à rien, et qu’on est surtout invité à ressentir où se trouvent ses limites personnelles et à s’arrêter quand cela nous convient.
Savoir que beaucoup de personnes, dans certains milieux plus que d’autres, ont des interdits de toucher (sens de courte portée, comme l’odorat et le goût). Rappeler que c’est OK de rester dans son coin ou de s’asseoir sur une chaise le long des murs.
Eventuellement préparer par un exercice de toucher neutre. Exemple : toucher du bleu sur quelqu’un, toucher des choses dures qu’il ou elle porte…
• D’abord éviter le contact et prendre conscience de son espace vital, de l’espace libre qu’on aime avoir autour de soi.
Ressentir les différentes sensations liées au degré de proximité ou de distance par rapport aux autres, qu’on essaie d’éviter.
• Rouvrir les yeux. Ressentir la différence entre voir et ne pas voir les autres.
• Refermer les yeux, continuer à marcher et se laisser approcher les autres , les toucher éventuellement, et se laisser être approché et même touché par les autres. Etre très prudent avec soi-même, ne pas se forcer, se respecter soi-même. Etre attentif à soi et très respectueux des autres : être attentif s’ils acceptent ou non d’être approchés et touchés. Comme on a les yeux fermés, cet exercice exige un grande attention à ce qu’on ressent.
• Si cela vous convient à tous les deux, permettez-vous d‘explorer, toujours les yeux fermés, kinesthésiquement, auditivement, olfactivement.
Soyez conscient de vos limites, de vos frontières, et de celles des autres. [1]
Attention de respecter votre sécurité. Ne faites rien, et l’acceptez rien, qui vous mette mal à l’aise, traitez-vous avec douceur et respect.
Soyez attentif autant aux réactions de l’autre qu’aux vôtres.
5- faites de cette prise de contact avec les autres quelque chose d’énergisant : donnez quelque chose de vous dans le contact, ne prenez pas, ne pompez pas l’énergie de l’autre.
Communiquez quelque chose de positif.
Si vous vous sentez négatif (peur, colère, tristesse), faites attention de ne pas transférer cela à l’autre. Restez séparé, gardez la distance émotionnelle.
6- Maintenant soyez attentif à échanger quelque chose avec l’autre (les autres), toujours les yeux fermés, toujours sans parole, en marchant de l’un à l’autre ou en prenant le temps avec une personne.
7- Ouvrez les yeux, entrez en contact visuel avec la ou les personnes que vous avez rencontrées
Evaluez la différence entre voir et ne pas voir avec qui on est en contact.
Puis entrez en contact visuel avec les autres dans la pièce et avec tout ce qui vous entoure. Evaluez les changements éventuels.
8- Choisissez-vous un partenaire et partagez avec lui ce que vous venez de vivre. Puis éventuellement à quatre.
9- Feed-back en grand groupe ou en petits groupes (selon le nombre de personnes), résumer les impressions, remarques, réactions.
Être spécialement attentif à savoir, pour l’animateur, à dire (pour les participants) si cet exercice est adapté au groupe, c’est à dire
comment le groupe le reçoit
s’il est prêt à d’autres exercices de ce genre dans la journée ou si cela lui suffit.
Alternative
1. se promener dans sa bulle, sans regarder les autres.
2. idem en adoptant une attitude corporelle qui va avec “je reçois une bonne nouvelle”
3. idem en croisant rapidement le regard avec les autres, juste pour voir
4. idem en gardant le contact quelques secondes
5. idem en communiquant quelque chose en silence “la bonne nouvelle, c’est que nous soyons là - ici - tous les deux
6. idem en ajoutant un contact physique qui nous convient.
Alternative complémentaire - Léonard de Vinci
VUE
1. EN MARCHANT
Yeux ouvert : passer de la vision focalisée à la vision périphérique, en largeur, en hauteur.
Préparation de la vision périphérique : Index devant les yeux à environ 30 cm. Les regarder, puis les écarter lentement en continuant à les voir. Les ramener au centre. Idem à la verticale. Ressentir les différences dans son corps, dans son esprit.
Préparation de la vision focalisée : fixer un point devant soi et en se centrant dessus, ignorer tout ce qui l’entoure.
Yeux fermés : repasser en esprit les CONTOURS des formes perçues précédemment (objets, personnes) et les MOUVEMENTS, les gestes (évoquer).
- Marcher (idéalement pieds nus) sur différents supports.
On peut le faire en réel ou en imagination.
Si on le fait en réel, en classe, la préparation du dispositif peut être une acitivé collective profitable avec les élèves, un projet à mettre en place avant d’expérimenter et de tirer les conclusions.
• textures : planches, gravier, sable, briques, eau (fine couche ou plus profonde)
• degrès de rugosité ou glissant
• plans inclinés avant-arrière, gauche-droite
• température
- ressentir en imagination
- préparer le pied au changement
Avec tout le corps (en imagination) : sentir tout son corps dans la chaleur d’un sauna, puis dans la fraicheur d’une douche plus froide, de plus en plus froide, sous une cascade en montagne ; sentir son corps baigné d’huile, puis dans un essuie bien chaud ou frais…
2. EN ETANT ASSIS
– Index devant les yeux à environ 30 cm. Les regarder, puis les écarter lentement en continuant à les voir. Les ramener au centre. Idem à la verticale.
- Expirer.
– ”Adoucir” le regard en détendant les muscles du front, du visage de la machoire, en étant réceptif au plus grand champs visuel possible. Ressentir l’effet dans son corps et dans son esprit.
Défocaliser revient à regarder flou, regard vague, au lieu d’un regard pointu, aigu.
Remarque. Il est bien utile de pouvoir varier la focalisation sur un événement, une scène ou une personne, car cela permet de dédramatiser, de dépassionner une situation dans laquelle on se sent coincé.
Sentir différentes granulation s’écouler entre des doigts (sable fin, petit gravier, riz, petits galets ronds, sucre impalpable, farine, huile, éther, miel ou sirop… Préparer sa main à aller sous un roblinet d’eau froide, chaude ; préparer et rencontreer l’inverse ; ressentir et agir.
– visualiser un objectif : gestes, mouvement. Idem pour un objectif plus large, la fin d’une activité, d’une journée…
Enchaîner avec les commentaires de la marche consciente (voir l’article sur les fondements de la marche consciente)