Un Colloque de 2 jours organisé par la Commission recyclage de la FCPL les 26 et 27 janvier 1984 a réuni près de 250 participants.
L’atelier que j’ai proposé à cette occasion "RENCONTRE AVEC L’ ENSEIGNANT : INTERVENIR SANS DISQUALIFIER " a été présenté plusieurs fois, matin et après-midi, avec chaque fois de 40 à 60 participants. Près de 200 de mes collègues de l’époque ont donc participé à cet atelier.
Le dispositif, après une introduction générale (trois histoires, trois idées), partait d’une mise en situation. J’avais envisagé une série de situations qui se présentent dans les entretiens avec les enseignants.
Il est intéressant que j’évoque ici
– la philosophie de cet atelier,
– mon état d’esprit devant le défi à relever,
– la présentation de l’atelier,
– le dispositif mis en place et
– la synthèse publiée dans les Actes du colloque.
INTRODUCTION
Quels que soient nos différents modèles de contact avec un enseignant, il nous est difficile d’échapper à ce paradoxe :
– il attend de nous de l’aide (et sera déçu si nous ne l’aidons pas)
– plus nous l’aidons, plus il risque de vivre une situation de disqualification dans ses compétences et dans son rôle d’enseignant (qui est souvent le rôle de celui qui sait).
Pour sortir de cette impasse, chacun de nous a construit diverses stratégies au fil de son expérience.
Nous proposerons un cadre permettant d’apprendre des autres leurs options, leurs stratégies. Nous chercherons avec ceux qui croient manquer d’options satisfaisantes comment changer de perspective et découvrir de nouvelles ressources en faisant appel à l’intention positive.
Nous nous exercerons à établir avec l’interlocuteur un objectif clair et précis, tenant compte de la demande explicite, de la demande non-verbale et de la non-demande. Nous nous assurerons aussi des interventions écologiques, respectant le contexte interne et externe de l’interlocuteur.
Les acquis de cet atelier pourront facilement être transposés dans les contacts avec les élèves et les parents.
STRUCTURE
cadre théorique et pratique permettant d’avoir accès aux ressources de sa propre expérience et aux ressources des autres participants.
OBJECTIF
Confirmer (ou restaurer) l’agent PMS dans sa compétence (et la confiance en ses propres ressources) afin de confirmer ou restaurer, par ce biais, l’enseignant dans son rôle de celui qui sait (et une de ses propres ressources) et ainsi lui fournir un modèle de relations avec ses élèves qui confirme ou restaure ceux-ci dans leur savoir (on n’apprend que ce que l’on sait déjà) et donc dans leur autonomie et leur créativité.
Métaphore : “un maître ne peut enseigner que ce qu’il ne sait pas” (proverbe chinois)
Ce que vous apprendrez surtout ici c’est ce qui est déjà en vous davantage que ce que je sais moi et que vous ne savez pas.
Fondement. Le cerveau humain à 3 milliards d’années : Il est temps de réapprendre à lui faire confiance : il a, comme la nature, une intention positive qui le pousse ; nous avons des moyens d’entrer en communication intuitive avec lui ; nous y trouverons plus de réponses que dans les machines, les outils, les théories, et les livres ; la nouvelle ère nous propose une nouvelle planète à explorer : notre cerveau.
Exemple de procédure :
Qu’est-ce que vous avez déjà fait, essayé, entrepris avec ce professeur (-> avec cet élève dans votre classe) qui a provoqué certains résultats ou changements positifs (réussite) ?
Décrivez une situation précise, perceptible (qu’on peut décrire sensoriellement).
Qu’est-ce qui a changé ou s’est amélioré depuis que ce professeur est en contact avec vous (-> cet élève, depuis qu’il est dans votre classe) ?
“J’ai tout essayé”. Comment réagissez-vous ? que ressentez-vous ? Que dites-vous ?
Exemple :
1. Est-ce que vous voulez dire qu’il n’y a plus aucun espoir ?
– > 2. Qu’est-ce que vous avez réellement fait, (pas seulement essayé) ?.
– > 3. Qu’avez-vous fait qui a marché une fois, un jour ?
– > 4. Qu’est-ce qui a fait que ça a marché, très précisément ?
– > 5. Modèles : ce modèle est-il généralisable à d’autres situations ?
Remarques sur la méthode :
– Donner de procédures (les enseigner) risque d’être vite oublié donc inefficace.
– Permettre une expérience vécue laissera des traces. Éventuellement montrer pour que les petits groupes puissent expérimenter l’utilisation comme acteur et comme sujet d’une procédure précise.
Conclusion. La procédure montrée n’a pas pour but d’enseigner une recette mais de permettre à chacun de vivre une expérience.
Autre exemple de procédure
– Partir d’une expérience positive, de réussite ou d’utilité.
– Dégager l’élément clé de cette expérience, (soit image, son, impression kinesthésique…)
– Faire grandir, amplifier et élément (image plus brillante, plus colorée, plus large, son plus plus fort, impressions + profonde…)
Le sentiment de réussite ou d’utilité va augmenter d’intensité
– Appliquer comme ressource dans une situation difficile bloquée d’échec ou d’inutilité du passé. Vérification :“Future pacing” : voir si ça change.et en quoi, précisément.