Lorsque j’étudiais la méthode Vittoz à Paris, je m’exerçais à sentir, sentir sans penser. Il m’a fallu une véritable audace pour oser lâcher prise dans mon cerveau et me lancer dans l’expérience de la sensation. J’avais l’impression de me jeter dans le vide. Mon cerveau voulait tout comprendre, il veillait à tout contrôler. Je. lui demandais de renoncer à sa domination et d’admettre la priorité de la sensation.
Je touchais du bois, je regardais les couleurs, j’humais les odeurs, j’écoutais la musique, veillant à ne pas placer des mots sur ces expériences. Je constatai les premiers effets : les couleurs vibraient davantage. Mon champ visuel prenait du relief et de la profondeur. La musique résonnait de façon bien plus nuancée.
Je continuais à sentir, progressant dans l’accueil des mille sensations qui nous arrivent de toute part, je veillais à ne plus me projeter dans les objets, le les fixant comme pour mieux les posséder. Au contraire, je me disposais intérieurement, avec le sourire, à recevoir en moi les innombrables sensations que la vie nous offre.
Ce fut une lutte intérieure.
C’est ainsi que mon attitude face à la vie se transforma. Le réel ne m’apparaissait plus enfermé dans les premières sensations que je percevais. Il y avait de l’épaisseur. En palpant le bois, la pierre, l’eau et plus encore la peau humaine, j’y découvrais un champs vibratoire externe et intense.
j’approfondis ma réceptivité et me voilà en contact plus intérieur, alors je dois abandonner mes idées, mes émotions, mes résistances,
Cet éveil à la vie a déclenché en moi l’esprit de décision. J’ai à vouloir ma vie, à décider de mes actes. Ma vie est telle que je la veux.
Et quand je décide, je crée ma vie.
Henri Bury