"Les mots sont des boîtes à musique remplies d’encre."
Christian Bcbin, Un livre inutile, Fata Morgana, 1992, p. 7.
"Dans l’intimité du lecteur, confirmé ou en devenir, adulte ou enfant, un mot écrit, une phrase, un livre, peuvent résonner comme une musique. Ritournelle lointaine ou mélopée inconnue, bruissement ou fracas, cela ne se raisonne pas. Les sons parlent, les lettres sonnent et font sens. Mettre les sens en éveil sur des mots qui attendent, en veilleuse, qu’on les regarde et les écoute : lire, c’est un peu cela."
(Sabine Vanhulle, Vice-Présidente de l’Ablf, éditorial de Caractères 2/2000)
LIRE, ECRIRE, QUELLE AVENTURE !
dossier réalisé par Michel Simonis – FCPL – avril 2003
Les enfants peuvent facilement apprendre à lire écrire. Ce sont les adultes qui ont compliqué ce processus.
(Emilia Ferreiro)
• Les équipes PMS qui travaillent dans l’enseignement fondamental sont à la recherche d’outils d’analyse récents qui permettent de comprendre où en est un enfant dans ses apprentissages de la lecture et de l’écriture.
• Ils sont confrontés à des classes plus diversifiées qu’autrefois, tant dans les chemins d’apprentissages proposés par les enseignants que dans les populations scolaires qui s’y trouvent rassemblées.
• Ils se demandent comment réagir quand les enseignants les interpellent, en désarroi face à des enfants en difficulté d’apprentissages ou davantage encore face à des enfants qui n’en veulent pas, qui ne sont pas preneurs de l’école ?
• Il y a plusieurs portes d’entrées dans ces questions, et la porte d’entrée "pédagogique" ne peut être négligée. Celle-ci comporte divers chemins, différentes méthodes. Le temps n’est plus aux débats contradictoires, on en est aux synthèses. Et si, dans les centres PMS, nous n’avons pas nécessairement à entrer dans ces questions, il est malgré tout utile d’être un peu au courant.
• Mais notre rôle est différent de celui d’un enseignant, nos centres d’intérêt aussi.
– Quels sont les enjeux des évaluations que nous sommes amenés à faire à propos des acquis scolaires ou préscolaire ?
– Quelle évaluation de la lecture (avec ou sans outils !) en relation avec nos interventions PMS ?
– Quelles solutions avons-nous à proposer pour ces enfants rétifs à la lecture, ou en panne ? (dossier individuel pour une "année complémentaire" ? Orientation vers l’enseignement spécial ?)
– Où peut en être un enfant qui n’entre pas dans la lecture, qui n’a pas encore "construit" une connaissance personnelle de ce qu’est l’écrit par rapport au verbal ? Et que faut-il faire pour l’y aider ?
– Que peut-on faire pour observer un enfant et comprendre où il en est, même si on n’a pas d’outils, de tests ?
– Et puis : faut-il des tests ?
• D’autres portes d’entrées que le pédagogique nous concernent d’avantage : l’accès culturel à la lecture écriture - ou plutôt le non accès de certains enfants - , en particulier, interpelle directement nos équipes psycho-médico-sociales. c’était mon point de départ.
Suite à une intervention que j’ai faite sur ce sujet au colloque international de l’ABLF, Association Belge pour la lecture, section francophone, en novembre dernier à Huy et cherchant des outils récents pour mes collègues des centres PMS travaillant dans l’enseignement fondamental, j’ai découvert le travail d’E. Ferreiro et de ses successeurs, notamment Jean-Marc Besse, Jacques Fijalkov, Gérard et Eliane Chauveau. Des articles m’ont été envoyé par Marie-Claire Nyssen, Professeur au département de pédagogie de l’ULG, qui se sont avérés passionnants. Suite à un exposé que j’ai fait à la Commission de l’Enseignement fondamental de la FCPL en février dernier au sujet de "l’écriture inventée" issue d’Emilia Ferreiro, j’ai pensé qu’il serait utile de mettre à la disposition des centres PMS un petit dossier regroupant les documents qui m’ont servi de base de travail.
Le voici.
Michel Simonis