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Peinture sociale

3. Peinture sociale
Rencontr du LIEN, Malonne, Retour ligne automatique
Peinture sociale : Je en jeu, Nous en œuvre. / Peinture – Ecriture - RéinvestissementRetour ligne automatique
Animation Isabelle CAPELLEMAN et Michel SIMONISRetour ligne automatique
Le passage du « je » au « nous » , comment s’articule mon « je » avec celui des autres, avec le travail qui s’élabore dans le « nous ». La solidarité, ça se joue aussi dans l’affrontement – pacifique ou non - par pinceaux interposés. Travailler en équipe, ça se construit petit à petit.Retour ligne automatique
Aspect mis en perspective : L’effet multiplicateur et créatif-inventif d’être à plusieurs-ensemble sur une tâche.Retour ligne automatique
Référence :Michel Joseph : Les pratiques de l’« art social* » en anthroposophie. Emergence « organique-végétale » de la vie d’un groupe.

Première partieRetour ligne automatique
1. Travail de "peinture sociale" en groupe de 3 ou 4 en silence avec un seul pinceau, puis partage libre au sein de chaque petit groupe sur ce qui s’est passé (mise en mots). Retour ligne automatique
a. peinture 30 min.Retour ligne automatique
b. écriture d’un texte qui commence par "pinceau, je suis passé de main en main…" 10 min.Retour ligne automatique
c. partage au sein du groupe de peinture sur ce qui s’est passé pendant la séance de peinture. 15 min.Retour ligne automatique
2. Distribuer le texte qui suit, à faire lire en silence au sein de chaque petit groupe.

Un premier mouvement est celui d’une force orientée vers l’avant, qui cherche le contact avec l’autre ou avec la matière et permet la plongée dans l’acte de faire – ici de peindre : c’est une avancée qui, dans une impulsion volontaire, nous met en contact avec notre imaginaire et notre imagination créatrice. C’est l’élan, le projet.Retour ligne automatique
Un second mouvement est celui du recul, de la prise de distance – permis ici par l’attente du prochain tour : regarder, dans un mouvement de retrait, nous met en contact avec nos représentations mentales, souvenirs et concepts, et nous entraîne vers l’abstraction.Retour ligne automatique
Il y a donc dans la vie émotionnelle qui s’exprime dans la peinture, (sentiments) , un va et vient constant entre l’impulsion volontaire (volonté) et le recul "qui élève l’image au niveau de la représentation" (pensée)Retour ligne automatique
" Lorsqu’on peint, il faut que les deux courants soient dominés par le Je, qu’ensuite ils se fondent en une unité, c’est-à-dire en une image. Lorsque nous peignons, nous sommes véritablement des "danseurs de corde" : il nous faut laisser se fondre constamment les représentations, les faire ressusciter dans le sentiment sous forme de couleur, et les extérioriser avec l’aide de la volonté. Cette volonté est à nouveau transformée en image. C’est un véritable équilibrisme entre les forces de la représentation, qui tendent à l’abstraction, au linéaire, et celles de la volonté qui impétueusement s’élancent vers l’espace où elles engendrent la forme plastique. Dans cette respiration, cette alternance constante, l’âme se fortifie, elle attire invisiblement le Je vers son centre, entre "aller vers" et "s’éloigner de", et respire sainement dans ce balancement. Retour ligne automatique
La vie de la couleur amène ce mouvement où alternent l’avance et le recul. Elle est le critère d’un rapport sain avec le monde environnant, le creuset où fondent une vie de la représentation envahissante, les souvenirs trop fixés dans la mémoire, elle nous entraîne constamment par la sympathie et l’imagination, hors de la représentation vers la volonté, du passé vers l’avenir."Retour ligne automatique
(Margarethe Hauschka, in "La peinture thérapeutique", Ed. Triades, Paris, 1989)

Ces trois aspectsRetour ligne automatique
– sentiments (exprimés par la force vitale de la couleur)Retour ligne automatique
 pensée (représentations, souvenirs et concepts)Retour ligne automatique
 volonté (l’impulsion ou ce qui s’élance vers la lumière ou comme projet),Retour ligne automatique
vont apparaître dans des combinaisons différentes d’un groupe à l’autre. On pourra en retrouver les proportions différentes dans chaque peinture.

Puis demander de partager sur le texte puis sur l’oeuvre peinte à partir du texte. 20 - 30 min.Retour ligne automatique
Inviter chaque groupe à aller voir les autres peintures 10 - 15 min.

"Chacun est invité, à partir de cette grille de lecture, Retour ligne manuel
 à repérer les différences entre les peintures ; Retour ligne manuel
 à construire sa perception des trois "forces" en présence dans l’oeuvre de chaque groupe, Retour ligne manuel
 puis d’en discuter avec les autres, Retour ligne manuel
 enfin de confronter cette vision avec le vécu de chaque groupe.

"Mettre l’accent sur les différences entre productions pour élaborer une conceptualisation" (Odette Bassis, p. 84)

ECHANGE EN GRAND GROUPE

Théorisation et élargissement du concept :

1. sur le plan individuel :

Respecter les forces vitales de l’enfant.Retour ligne automatique
Équilibrer sa pédagogie.Retour ligne automatique
Socio-construction (faire à plusieurs est plus productif, plus riche) et respect de la "zone proximale de développement" (faire à plusieurs avant de savoir faire seul)

Qu’est ce qu’une "vie de la représentation envahissante", "les souvenirs trop fixés dans la mémoire", le trop "linéaire" ? en quoi cela peut-il être néfaste et donner lieu à réajustement ?Retour ligne automatique
Que serait au contraire une "impulsion trop impétueuse" et en quoi cela pourrait-il être tempéré par plus d’ancrage dans "les souvenirs et les concepts" ?

Aspect thérapeutique, réquilibrant du va-et-vient entre les deux dans le peinture sociale.

Comment le "Je" qui est au centre, entre passé qui tire en arrière et avenir qui précipite en avant peut-il rétablir l’équilibre, retrouver justement son centre pour "rétablir un rapport sain avec le monde environnant ? 30 min.

Relance, pour passer au second niveau d’analyse.

2. sur le plan "communautaire" (la vie d’équipe) :

Construction d’une solidarité dans le travail d’équipe.

En quoi ce qui a été vécu ici apporte une expérience (des sentiments vécus, des concepts et/ou des projets) pour le travail d’équipe ?

Au delà du regard porté sur les peinture collectives, peut-on se donner cette possibilité d’analyse pour un travail d’équipe donné ? à un moment particulier (en évitant d’enfermer l’équipe dans un modèle immuable, bien entendu) ?Retour ligne automatique
Peut-on appliquer cela à telle activité d’une équipe enseignante, d’un groupe classe, d’une co-animation, d’une école comme entité, d’un couple ou d’une famille...)

SCHEMA HEURISTIQUE INDIVIDUEL sur A3 (feuilles préparées) Retour ligne automatique
Expliquer le processus.Retour ligne automatique
Phase personnelle sans affichage, 15 min.

En fonction du temps disponible, Retour ligne automatique
Soit THéORISATION FINALE.

• Soit dernière relance, pour passer à un troisième niveau d’analyse.

3. sur le plan social :

Texte sur la triarticulation sociale.

Lecture, discussion et théorisation 30 - 45 min.

Le saut, le passage est-il seulement métaphorique (comme Nouyrit le pense) ou bien y a-t-il quelque chose de plus profond dans la prise en compte de ces trois forces ?Retour ligne automatique
 l’idée qu’il s’agit de trois forces, qui agissent en unité et en équilibre ?Retour ligne automatique
 l’idée que la dimension culturelle reprend les trois forces mises en jeu dans la peinture sociale ?Retour ligne automatique
 l’idée que la peinture sociale peut aider à rééquilibrer les forces des trois "partitions" sociales ?Retour ligne automatique
 l’idée qu’on peut aussi retrouver la tripartition dans un corps social plus restreint comme une école, un mouvement comme le GBEN, une classe, voire une équipe ? (aspect juridique (le droit à l’école, la forme que doit y prendre l’égalité ), aspect culturel (liberté d’expression personnelle), aspect commercial (gestion financière dans une optique de concurrence ou de fraternité ?)

COMMENTAIRE ANNEXE :Retour ligne automatique
Parfois chacun se réserve un coin à lui et s’interdit d’aller sur le terrain des autres. Dans ce cas, il n’y a pas d’oeuvre collective, et en général le résultat est assez pauvre et sans unité.Retour ligne automatique
L’un ou l’autre peut rester dans son coin, et faire son petit travail jalousement gardé. Souvent, cela incite quelqu’un d’autre à venir titiller son oeuvre solitaire, démonter sa belle construction, ajouter une couleur ou un graffiti ou même raturer son dessin. Parfois le pillage se produit comme une soudaine impulsion, naïve ou agressive. L’un s’amuse à faire des taches de couleur sur le travail, jugé trop sombre, de l’autre ; ou, emporté soudain, y va carrément avec sa main, à travers tout. Retour ligne automatique
Comme tout le monde se sent concerné dans le petit groupe, et cela permet l’expression des émotions et une théorisation des enjeux.Retour ligne automatique
Des questions fondamentales sont présentes : des questions de pouvoir, de violence, d’identité, de propriété, des questions sociopolitiques mêmes sont en jeu. Retour ligne automatique
Raturer, déchirer ou effacer la trace de quelqu’un d’autre, c’est faire disparaître quelque chose qui peut avoir pour lui beaucoup d’importance et de signification. Les productions artistiques en arts plastiques peuvent être vécues comme prolongement du moi, trace matérielle et tangible d’un savoir-faire ou d’un savoir être. Pour l’un, toucher à sa trace sera toucher à son être, pour un autre, ce sera toucher à ce qu’il a produit, donc à ce qui lui appartient, à son avoir.Retour ligne automatique
Dans notre culture, la création est le plus souvent attachée à une produit. On a même des musées (et des banques) pour stocker les productions des artistes. A l’autre extrême, il y a l’artiste potier qui brise ses pots quand ils sont achevés, parce que la seule chose importante pour lui est l’acte intense de la création. "Une participation éphémère à l’acte divin de création du monde" disent les aborigènes de leurs peintures de paysage dont ils ne laissent aucune trace une fois la cérémonie terminée. Et les moines tibétains dispersent au vent leur mandala de sable qui leur a demandé des semaines d’un travail minutieux.Retour ligne automatique
Si nous permettons à chacun de mettre des mots sur ce qu’il vit et ressent, et encore mieux de les écrire, on va enclencher une prise de conscience de ce qui s’est joué dans l’événement. Ce qui était négatif (la déception, la frustration, la colère, la pulsion à piller, à détruire, la honte ou la peur de mal faire...) peut ainsi prendre un sens positif : la prise en compte des sentiments, des émotions, des jeux de pouvoirs, la découverte des projets ou des croyances auxquels on était farouchement attaché, un lâcher prise, des enjeux sociaux ou politiques dans le groupe, etc...

Eduardo De Bono décrit un niveau de résolution des conflits au delà de la discussion ou de la négociation polaire, si chère à nos esprits occidentaux, et dans laquelle les points de vue s’affrontent : la construction d’une solution neuve à partir des points de vue de chacun (cf. son livre "Conflits" traduit en français chez InterEditions). N’est-ce pas ce qui était en jeu, symboliquement dans la peinture collective ?