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Partage d’articles et d’outils personnels

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MANDALA, porte vers un choix vocationnel

Un atelier expérimental animé au congrès de l’AFAPMS de Bütgenbach en 2001.

L’outil que nous proposons est une tentative expérimentale qui pourrait s’avérer intéressante avec les adultes en questionnement au sujet de leur avenir professionnel, parce qu’ils décident de changer d’orientation par exemple, qu’avec les grands adolescents qui cherchent à s’orienter dans le choix de leurs études et/ou d’une profession...

1. Il s’appuie sur quelques postulats de base.

• Le premier est que chaque personne étant unique, chacune a une vocation particulière, qui devrait lui permettre d’être utile au monde dans lequel elle vit.
"Puisque je suis quelqu’un, j’ai quelque chose d’unique à faire dans le monde."

Dès lors, nous pourrions partir de ce que la personne a d’unique, donc de sa richesse propre, pour découvrir son rôle, lui aussi unique, dans la collectivité : permettre à chacun d’introduire son projet personnel dans le projet collectif.

• Le second est que le projet personnel est souvent recouvert par les déterminants familiaux, les programmations diverses qui se sont accumulées au cours de l’éducation. Dès lors, pour le faire émerger, nous partons du postulat que l’enfant, le tout petit, lui, savait. C’est donc ce savoir-là, celui du petit enfant, qu’on va solliciter.

• Le troisième postulat est que cette programmation, imposée de l’extérieur, s’est parfois accompagnée d’une dévalorisation acquise au fil de temps. Et ce sera alors au prix d’un travail de revalorisation de soi - pas toujours facile - que l’adolescent ou l’adulte "désorienté" aura à retrouver son noyau créateur, son axe de vie.

Le projet ne sera porteur que s’il permet à la personne de retrouver le sens fondamental de son existence. Il s’agira parfois d’un véritable retournement : savoir pourquoi (pour quoi) on existe.

S’orienter, c’est se tourner vers l’Orient, là où le soleil apparaît, là où le sens se révèle. L’enjeu sera de tenter de recontacter la vocation intime de la personne par delà les conditionnements, les programmations parentales, familiales, transgénérationnelles, sociales, scolaires...

• Enfin, cette façon de voir est basée sur le modèle des trois cerveaux et sur l’idée que toute information doit transiter par les couches anciennes du cerveau, le "reptilien" et le "limbique", pour accéder aux couches supérieures du néo-cortex et du frontal : si les cerveaux anciens font barrage, l’information se perd en cours de route, dans les agitations du besoin vital de survie (pour le reptilien) ou dans les méandres émotionnels (pour le limbique). Nous connaissons tous ces étudiants indisponibles aux apprentissages ou au simple dialogue parce qu’ils sont simplement mobilisés pour d’autres urgences.

2. Le mandala.

C’est ici que prend place le mandala, comme outil de recentrage : par le coloriage ou le dessin, je me reprends en main, je retrouve mon axe et mon centre, je me retrouve moi, qui me suis peut-être perdu de longue date.

Le travail pourrait s’appeler : "où suis-je  ?"
Où mon moi fondamental est-il caché, enfoui, perdu  ?
Le mandala - ou dessin centré - est à l’image de la cellule : il y a une membrane qui protège, fait la frontière entre l’intérieur et l’extérieur, et un centre, un noyau, qui organise, structure (le noyau de la cellule contient l’ADN, le code unique de qui je suis) et est nourri par le corps de la cellule. Le mandala est aussi l’image archétypale du système solaire, d’un grand nombre de minéraux, de végétaux et d’animaux, d’une multitude de savoirs organisés dans toutes les cultures en dessins centrés que l’on mémorise, contemple, médite, trace ou colorie. Ce sont nos rosaces de cathédrales, les dessins en rond, l’habitat et les objets usuels indiens, les tracés des temples et des villes anciennes, les supports de méditation bouddhistes et hindous, les mandalas de sable coloré des tibétains, les tissus africains, les tapis chrétiens anciens et ceux de l’Islam, etc...

Pourquoi ce thème universel ? pourquoi maintenant, dans notre monde perdu, désarticulé, le mandala surgit-il sous toutes ses formes et mis un peu à toutes les sauces  ? pourquoi cette avidité des enfants à en colorier dès qu’on leur en donne la possibilité  ? pourquoi le mandala est-il si porteur pour la créativité, pour le soin des personnes malades, délaissées ou exclues, pourquoi est-il si chaud au coeur des femmes du Tiers Monde qui retrouvent, en créant des vêtements, les thèmes oubliés de leurs dessins traditionnels  ? pourquoi accompagne-t-il des démarches de recherche de sens, d’axe de vie, d’orientation, de projet vocationnel  ?

A chacun de trouver ses réponses en expérimentant ce travail, pour lui-même et, s’il le juge utile, avec d’autres...

Théorisation

• Le coloriage de mandala est un moyen - parmi d’autres - de recontacter et faire émerger le petit enfant en chacun.

• Le petit enfant est le réceptacle de ce sens profond de sa vie : il sait pourquoi il est venu sur terre, quelle est sa mission, en quelque sorte. Mais le plus souvent, il l’a oubliée en cours de route, parce qu’on a superposé d’autres attentes sur lui, les attentes de la famille, du clan familial, qui traversent plusieurs générations. Ce sont ces attentes que l’adolescent ou le jeune adulte va d’abord essayer de satisfaire - question de survie dans le clan - et qu’il y aura peut-être lieu de "retourner" comme une peau, parce que la vraie vocation personnelle y est contenue, mais à l’intérieur. Il n’y a pas nécessairement reniement, mais accomplissement.

• ce "retournement intérieur" est vécu comme une libération. La nouvelle orientation donne un sentiment de liberté retrouvée, après parfois bien des années de conditionnement subi.

Exemple : cette dame, retraitée, à fait des études de comptabilité pour faire plaisir à son père. Ensuite elle a fait toute sa carrière de comptable assez "passivement", sans mettre plus d’énergie que le minimum nécessaire à accomplir son métier correctement. Arrivée à l’âge de la retraite, elle suit une formation au conte. Elle se découvre une passion pour raconter mais aussi pour découvrir ce qu’il y a de caché dans les contes. De passive, elle se découvre active. De comptes à contes, la voilà partie à la découverte de ce qui se cache dans les bilans - l’actif et le passif -, ce qu’elle a fait toute sa vie, mais un peu "à côté" d’elle-même...


Michel Simonis
3 février 2001

Le Processus détaillé n’est proposé qu’aux personnes ayant une formation au Mandala - dessin centré